
TPE - La Magie et L'Hypnose
Les idées reçues
Hôpitaux, cliniques et cabinets médicaux font de plus en plus appel à l’hypnose.
Pour chasser l’anxiété, éviter une anesthésie générale ou soulager certaines douleurs, cette technique présente de nombreux avantages. Pourtant, les préjugés sur l’hypnose ont encore la vie dure. De plus, l’hypnose est souvent associée aux pratiques des illusionnistes et, de ce fait, elle suscite de nombreux fantasmes
et fait l’objet de diverses idées fausses qu'il nous semble important de vérifier...
Quand on est hypnotisé, on est endormi :
Bien que le mot vienne du grec « hypnos », qui signifie « sommeil », l’hypnose n’entraîne pas un état d’endormissement mais plutôt une modification de l’état de conscience. D’ailleurs, pour que cela fonctionne, il faut que le patient le souhaite.
« En fait, on n’est pas hypnotisé. On se met soi-même dans cet état.
Le praticien crée juste le contexte favorable pour que ça arrive. Avec quelqu’un qui dit ne pas croire à l’hypnose, mais qui est d’accord pour collaborer, ça
marche », nous affirme le Pr Marie-Elisabeth Faymonville, anesthésiste-réanimateur et algologue (spécialiste de la douleur).
L’hypnose, c’est une forme de manipulation :
Un bon hypnothérapeute ne vous fera jamais rien faire contre votre gré.
« Certes, une fois que vous glissez dans l’hypnose, vous changez complètement la façon dont votre cerveau travaille. Vos capacités de jugement, d’analyse et de raisonnement diminuent. Vous devenez plus suggestible, et donc la manipulation n’est pas loin… Ce qui compte, c’est de choisir un praticien qui a suivi une très bonne formation et qui reste dans son domaine de compétence. », nous précise
le Pr Faymonville.
Une formation n’est pas obligatoire :
Un diplôme universitaire, des formations et une charte éthique encadrent cette pratique en France ( cela n'est pas néssecairement le cas ailleurs ). Il est possible de consulter la liste des soignants ayant validé leur formation sur le site de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves (CFHTB), qui regroupe quelque 3 000 professionnels. On trouve également des coordonnées d’hypnothérapeutes sur le site de l’Institut Milton-Erickson.
Certaines personnes y sont « réfractaires » :
Tout le monde peut être hypnotisé. D’ailleurs, on le fait soi-même sans le savoir...
« Quand vous êtes en voiture et que, perdus dans vos pensées, vous vous retrouvez chez vous sans aucun souvenir du trajet, c’est une transe hypnotique », nous explique Françoise Jean, infirmière anesthésiste. On entre ainsi spontanément en transe hypnotique toutes les 90 minutes environ ! « C’est un état naturel où on
règle les choses entre le conscient et l’inconscient. On mémorise ce qu’on doit mémoriser. On oublie ce qu’on a à oublier... Ça dure quelques secondes ou quelques minutes. », nous ajouta l’infirmière.
L’hypnose est de la magie :
Elle n'a rien à voir avec la magie même si les spectateurs de spectacles de magie et d'hypnose les confondent de par le mystère qui les entoure - le point commun pour les spectateur -... L’hypnose modifie notre perception et nous conduit
dans une transe où l’on a l’esprit à la fois ici et ailleurs, comme lorsque l’on est
« dans la Lune ».
L’hypnose fait revivre des moments désagréables ou fait découvrir
des problèmes cachés :
«L’hypnothérapie est orientée en priorité sur les ressources du patient et non
sur ses problèmes, nous précise Gérad Salem, médecin-psychiatre, psychothérapeute et vice-président de l’Institut romand d’hypnose suisse dans
« Soigner par l’hypnose » (Elsevier-Masson). Il est possible que des scènes
pénibles soient vécues en hypnose, mais cela a précisément une fonction thérapeutique. La tâche du thérapeute consiste à aider le patient à résoudre ses problèmes et en aucune façon à les lui faire revivre dans un esprit “d’enquêteur”.»
L’hypnose est dangereuse :
L’hypnose est la thérapie qui présente le moins d’effets secondaires selon une recherche comparative (KROGER, 1977).
Il est évident que l’hypnose en soi n’est pas dangereuse.
Tant qu’elle est pratiquée par des professionnels de la santé. Et cela dans le
cadre de leurs compétences. Par exemple, un anesthésiste ou un dentiste peut faire de l’anesthésie hypnotique ou calmer la peur d’un patient mais c’est un « psy » qui traitera une vraie phobie du dentiste ou de l’anesthésie.
Du moment que la confiance est suffisamment bonne entre le thérapeute et son patient. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’avoir plus de « confiance » en son hypnothérapeute qu’en son médecin ou son « psy ».
De plus, en état hypnotique, tout le corps fonctionne mieux, les organes retrouvent leur fonctionemment de base. L’état hypnotique lui-même favorise un « état psychosomatique » particulièrement sécurisant sur le plan de la santé.
Ainsi, l’hypnose thérapeutique est une technique complètement
respectueuse du patient.
En hypnose, on perd le contrôle:
C’est tout le contraire ! En état hypnotique, le sujet gagne du contrôle.
L’état hypnotique est un état de concentration intense. L’individu peut donc ne plus porter son attention sur le monde qui l’entoure, donc le contexte de l'hypnose doit être sécurisé. La vigilance habituelle diminue laissant place à une réceptivité spontanée, ce qui peut rendre le sujet plus vulnérable aux manipulations.
Toutefois, une chose est sûre, en état hypnotique, le sujet gagne du contrôle. C’est d’ailleurs pour cela que l’hypnose guérit des problèmes puisque ceux-ci sont dus à des pertes de contrôle soit émotionnelles, soit comportementales, soit de
la pensée, soit encore une perte de contrôle d’un organe du corps par le cerveau.
Ainsi, le sujet découvre ou redécouvre d’autres formes de contrôle que celui de la volonté consciente : notamment, la pensée analogique comme la visualisation d’une image de guérison. Celle-ci a bien plus de pouvoir que la volonté de guérir.
Il faut croire à l’hypnose pour que ça fonctionne :
Cela n’est pas nécessaire. L'hypnose est un traitement reconnu par la médecine.
De la même manière, il n’est pas nécessaire de croire en l’aspirine pour qu’elle
fasse baisser votre fièvre et diminuer votre douleur.
Dans les études scientifiques, on s’est aperçu que les sujets sceptiques profitaient plus vite de l’hypnose que ceux qui y croient fortement ! En effet, lorsque le
patient a trop de croyances préconçues sur l’hypnose, cela le freine dans sa découverte de ce que l'hypnose a vraiment à lui apporter, et de comment il fonctionne lui-même en hypnose.
L’état hypnotique peut effectivement être différent selon :
la personnalité du sujet
la relation avec l’hypnothérapeute
l’état dans lequel on se trouve juste avant la séance
les attentes, les objectifs que l’on a à tirer de cette expérience
Pour quelqu’un de sceptique, ce qui compte c’est d’être ouvert à
une expérience nouvelle...